Mon rêve c’est toi, pas New-York

rousse-aux-chats

Cette nuit, j’ai rêvé que je partais à New York pour aller refaire ma vie. Je rencontrais un inconnu aux cheveux noirs et on faisait l’amour dans une auberge jeunesse. Je me suis réveillée un peu mal parce que je t’avais trompé dans mon rêve, mais pour vrai, on n’est même pas un couple, fais que même dans mes rêves, ce serait legit que je couche avec un bel inconnu. Pour vrai, on n’est pas un couple. Ça reste moyen rassurant parce que maintenant je sais qu’on le sera jamais.

C’est plate parce que l’astrologie disait que si on arrivait à passer outre les frictions dues à nos caractères, on pourrait former le couple le plusse parfait du monde. Faut croire que les frictions auront eu raison de nous assez vite. L’affaire c’est que même si je crois pas à ces niaiseries-là, je fixe encore tout le temps mon téléphone au cas où.

Après tout ce qui s’est passé dernièrement, je voudrais être fâchée. Je voudrais ne pas avoir envie de te parler. Je voudrais que tu m’écrives un message juste pour te montrer que moi aussi je suis capable de m’en foutre, de te trouver pas important. En fait je pense que suis vraiment fâchée au final.

Ouais

Je suis fâchée.

Je t’en veux de t’en câlisser. De m’avoir fait croire que ça pourrait marcher. De pas avoir essayé de me lire, de me comprendre. De m’ignorer pis d’agir comme si tu m’avais pas regardée avec des étoiles dans les yeux à presque tous les jours de la semaine passée. Je t’en veux, pis je sais pu comment te le dire. Je t’en veux, c’est toute. Ça fait que j’ai obtempéré la seule vengeance possible en ce monde :  je t’ai supprimé de Facebook.

Tin crisse.

Je me débarrasse de toi tranquillement. Tu restes un peu collé à ma peau. Pas trop, mais comme un tatouage temporaire disons. Une chance que j’aime pas ça les aiguilles. Tantôt pour t’arracher de sur mon sternum j’ai jeté ton beau caniche pis ça m’a fait mal un peu. Y’était rendu très collé sur le mur y’a fallu que je tire fort pour l’enlever pis y’a déchiré un peu il avait l’air triste et pâle tout à coup je me suis identifiée à lui. Faudrait probablement que je passe à autre chose. Ou que je lave mes murs.

Ça va passer, je suppose. Il faut juste que j’accepte le fait de ne pas être le personnage principal d’un film d’adolescente dans lequel le gars cool tombe en amour avec une fille un peu nerdy mais vraiment belle (juste quand elle enlève ses lunettes). Anyway, les gens me disent que je suis plus belle avec mes lunettes, fais que ça ne marcherait pas pour moi. Les affaires de même ça marche pas parce que rencontrer un gars dans une soirée pis vivre un coup de foudre total c’était trop beau pour être vrai fallait vraiment que tu couches avec une autre fille pis que tu scrappe toute avec tes non-sentiments pour moi.

Je sais que ça va passer, que je vais me sentir mieux. C’est juste qu’on dirait que ça passe pas assez vite.

Le truc qui fait que ça passe pas, je pense, c’est que je m’en veux à moi aussi. Je m’en veux de t’avoir laissé me rendre anxieuse. De t’avoir écrit tous ces messages-là. D’être restée avec tout ce que tu m’as fait. D’avoir aucun respect pour moi-même. D’avoir mis de la lingerie pour toi, de t’avoir fait à souper, d’avoir tout fait comme il faut. Je m’en veux de m’ennuyer déjà du party dans ta bouche. De regarder ton t-shirt plein de vomi avec tristesse (pour vrai je l’ai lavé pis depuis qu’il sent juste moi c’est encore plus déprimant). Je m’haïs de repenser à l’entrée du bloc à côté du Bistro de Paris. On était naïfs, c’est cute. On avait un désir bouleversant d’être ensemble, c’est con. Je m’en veux parce que je comprends toujours pas pourquoi on a pas été synchronisés du cœur quand je voulais tellement.

Je m’en veux d’être fâchée surtout.

Parce que quand on se fâche, on devient des folles, pis faut jamais devenir folle pour un gars. Ça gâche toute le travail qu’on fait pour avoir l’air d’une vraie madame. De toute façon on leur en veut toujours de pas parler pis de pas chercher loin juste parce que nous on se perd dans des chemins de pensée pas possible des pays merveilleux intérieurs que personne ne se risquera à explorer de peur d’être emporté par le poids de nos questions pas nécessaires. C’est correct que tu sois pas capable de voir à travers mes sentiments pis ma fougue de fille qui trouvait vraiment ça cute quand tu faisais toute. Au fond, c’est probablement pas que t’as pas essayé de me lire, tu l’as juste fait en diagonale.