Ça s’est bien passé finalement

vices-et-versa-montreal

Toé là…

C’était pas une date Tinder mais presque, c’était juste une autre application tout aussi instructive. Je trouvais ça un peu moins pire,­ mais ça restait stressant. C’est que j’en ai déjà eu des dates Tinder pis ça ne s’était pas trop bien passé, en tout cas, ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Ça fait que je t’attendais devant le bar parce que j’étais intimidée de rentrer dans un nouveau lieu inconnu toute seule. Je ne savais même pas vraiment de quoi tu aurais l’air parce que tu avais juste deux photos qu’on ne te voyait pas vraiment sur ton profil pis je feelais aventureuse en te parlant pareil. Ma robe levait sans arrêt à cause du vent, je flashais mes bobettes à tout le monde, alors j’ai décidé de m’accoter nonchalamment sur un arbre pour tenir ma jupe en place, je vous le jure, ça marche. Essayez, vous allez voir. Un grand gars blond est venu me complimenter sur mes cheveux pis j’étais contente, mais je savais que ce n’était pas toi parce qu’il avait le petit look musicien et je savais déjà que toi non. J’ai annoncé timidement au musicien plein de questions que j’attendais une date en me disant « t’es mieux de valoir la peine parce que lui aussi il avait des cheveux pas pires ». En plus j’avais fait 4 stations de métro pour toi pis je m’étais achetée un nouveau liquid lipstick everlasting de Kat Von D. Ça c’est genre 28 $ pour impressionner un gars qui ne ferait clairement pas la différence entre Lolita 1 et 2 (J’ai choisi le 1 évidemment).

Quand t’es arrivé il restait plus de place sur la terrasse fait que on s’est assis à l’intérieur pour genre maximum deux minutes avant que la serveuse vienne nous dire qu’il y avait de la place dehors pis tu m’as dit en joke (c’était une joke, right ?) que tu l’avais payée pour qu’a fasse ça pis j’ai ri doucement comme une fille qui essaye d’avoir l’air délicate et mignonne. Ça a peut-être marché puisque quand je suis allée à la salle de bain plus tard tu en as profité pour me texter que j’étais cute pis je me suis sentie séduite un peu.

On était assis vraiment proche des autres tables autour, genre j’aurais pu tremper mes doigts dans leurs bières sans même m’étirer le bras, mais j’ai pas fait ça parce que ça aurait été un peu bizarre. Au début, je regardais tout le monde autour en me demandant si eux aussi étaient en date et si ça se passait aussi bien que la mienne. Tranquillement pas vite, les gens ont disparu de mon champ de vision et j’ai oublié leur existence parce que tu me posais plein de questions sur moi et tu avais un bon sens de la répartie. Au fil de la conversation, on s’est rapprochés au-dessus de la table sans vraiment s’en rendre compte, assez pour que je puisse sentir ton parfum. Ça sentait la forêt enchantée, mais pas celle qui fait peur.

Tu m’as dit que t’étais le genre de gars qui ouvre les portes de ta voiture aux demoiselles pis moi j’ai pensé « pourquoi t’as une auto ? », mais au final j’ai trouvé ça ben l’fun plus tard. En plus j’étais contente que tu sois ce genre de gars-là pis pas celui qui embarrent les filles dehors pis qui se trouvent ben drôle, parce que c’est vraiment pas drôle. Encore moins quand il pleut. Je savais que tu ne me ferais pas ça de toute façon parce que toi t’étais vraiment drôle, mais pas drôle méchant. Drôle gentil et doux. Drôle intelligent. C’est encore mieux.

Aussi, j’étais vraiment contente de rencontrer un gars qui m’avouait m’avoir stalké sur les réseaux sociaux parce que j’ai pensé que toutes mes heures passées à cleaner mon feed Facebook de mes vieux posts de l’année 2009 vont avoir servi à quelque chose. Enfin, je rencontrais un homme qui savait apprécier mes skills de stalkage. Genre je t’ai nommé deux de tes exs que j’avais trouvées sur Facebook pis j’ai senti que je t’impressionnais quand même.

À la fin t’as payé pour les 6 pintes qu’on avait bues (à deux laaaa, pas 6 chaque quand même) pis je me suis sentie comme une mauvaise féministe de te laisser faire. C’était un peu drôle parce que juste après tu m’as demandé si c’était contre mes principes pis j’ai dit que non, mais que normalement je laissais pas les gars faire ça parce que je ne voudrais pas qu’ils se fassent des idées.

Mais toi tu peux t’en faire.