Sutures

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The hardest thing is to kill the monster inside you

Without killing yourself in the process

pauvre fille, sa faible motivation à continuer s’est envolée quand elle a débranché l’espoir de son téléphone, ne cherchant plus de réponses, le goût du bonheur disparait tranquillement de son existence, son existence elle-même est à remettre en question, d’ailleurs, plus envie de se laver les cheveux, de se maquiller, de sortir de son appartement, elle fait le strict minimum, toujours, elle respire à vide, même

il ne trouvera pas la route se dit-elle inlassablement, je dois le faire pour lui, peut-être, se dit-elle, mais elle continue de regarder le fil du téléphone pendu à la prise électrique dans la détresse la plus totale, solitude oblige, c’est un jeu puérile, pense-elle, de jouer au chat et à la souris avec l’espoir, mais parfois, elle croit qu’il se rendra de lui-même, d’autres fois, elle souhaite trouver la force de partir à sa recherche, chaque fois, elle espère s’en sortir indemne

elle essaie de se rappeler de cette soirée, du contact humain, de son propre sourire au cœur des événements, mais rien ne lui revient, malheureusement, si elle avait su se souvenir, elle n’aurait peut-être pas besoin de nouveaux rapprochements, elle pourrait se contenter de la joie de ses réminiscences

il a tissé sa toile d’araignée autour d’elle, ce sentiment, il se rit d’elle, celle qui tente de se faire croire que ses caresses n’étaient pas mensongères, mais tout lui semble faux, irréel, tout est prétexte au questionnement de ces moments qui lui échappent, elle continue de se perdre dans ses rêves de douceur sans savoir ce qui relève de la remémoration ou de l’imagination

tout ça parce que c’est dur de se donner le droit d’exister, d’être quelqu’un quand on ne sait pas se réinventer, parce qu’on a soif des mots que l’autre ne dira jamais, parce qu’on veut être le maître de notre propre conversation, tenir les rênes de notre avenir

mais ce vide qu’elle connait depuis toujours refuse maintenant de la quitter, il prend toute la place dans son minuscule trois et demie, le grincement du parquet sous ses pas lui rappelle la douleur de l’absence et le silence total, elle y perd le fil de sa propre pensée, elle en oublie d’être heureuse

ce silence la rend folle, d’ailleurs, elle est assise sur le sol, offerte au monde et aux parasites, car quand on a plus vingt ans, la bouche s’assèche et l’épiderme se fait pulvériser par les affres du temps, des ridules se forgent dans les caractères, rendent les pensées amères et les paroles venimeuses, mais une gorgée de vin blanc, une poignée de zoloft plus tard, elle verra jaune dans un instant

I was so confused as a little child
Tried to take what I could get
Scared that I couldn’t find
All the answers honey